La voix de son maître
La situation évolue vite… À partir du 24 février 2022, et en moins de 24 heures, nous sommes passés des menaces d’un virus en mutation constante, relégué aux oubliettes, à celles d’une guerre à l’échelle européenne liée au déploiement de forces russes en Ukraine. Face à cette urgence, la presse n’a pas eu le temps d’établir un bilan crédible de nos luttes contre la pandémie. Elle s’est néanmoins précipitée sur l’aubaine d’une nouvelle panique, immédiatement exploitable grâce à l’auditoire acquis, tenu en laisse depuis deux ans. Toujours le même : composé de ceux qui croient au narratif orwellien qui les manipule.
Acte II, scène 1 : lumière ! On recommence ! Le décor est en place. On y installe des généraux en retraite inféodés à l’OTAN. Ils sont là pour remplacer les médecins de plateaux et les scientifiques sans scrupules, prêts à injecter leurs saloperies inutiles à des enfants en bas âge. Place donc aux militaires qui vont nous éclairer sur la stratégie de l’Hitler russe, envahisseur de l’Ukraine et danger imminent pour l’Europe ! Un brin de censure tout de même, ne serait-ce que pour assainir l’atmosphère et permettre aux personnalités de présenter leur vérité™. L’opinion contraire montre où cette politique va nous mener. Et ce n’est pas un secret : « Vous ne posséderez plus rien dans 10 ans… et vous en serez heureux » (Klaus Schwab, porte-parole du Forum économique mondial, octobre 2020).
Le style de vie bourgeois des classes supérieures va bientôt disparaître, mais personne en Europe ne s’en inquiète. C’est pourtant un indicateur des changements à venir. Le bolchevisme woke de la cité panoptique nous réserve peu de surprises. Le tiers-monde, avec ses privations radicales et sa violence, arrive petit à petit, alors que le citoyen endormi, nourri d’obéissance et d’oubli, soutient béatement le bien-fondé d’une politique suicidaire. La ferveur morale, jadis réservée à l’observation des injonctions sanitaires, est ravivée pour la cause ukrainienne. L’image de l’ennemi intraitable venu des profondeurs de l’âme russe succède à l’apparition inattendue du pangolin contagieux, égaré dans les dédales d'un marché chinois. Le laboratoire orwellien où ces fantasmes se cultivent, synthétise la moraline à distribuer aux foules, car il s'agit d'apaiser l'angoisse d’où vient l’envie de penser. Il faut haïr les tyrans et se sacrifier pour la démocratie. Le reste n’a aucune importance.
Dans les médias et sur les réseaux sociaux la propagande s'étale sans grande retenue. L’occident y monopolise le récit et mobilise les foules. Dans le Donbass, la guerre entre les séparatistes et le gouvernement ukrainien dure depuis 8 ans. Elle a fait plus de 10 000 morts dans l’indifférence la plus totale. Mais la Russie a décidé d’intervenir et les gens se réveillent pour compter les cadavres. Prise de conscience tardive qui ne changera rien. Du point de vue russe, l’objectif à court terme est simple. Il s'agit de neutraliser la cinquième colonne atlantiste installée en Ukraine et de liquider sa garde prétorienne banderiste.
Il est encore trop tôt pour prédire comment la situation va évoluer, mais il est sûr que la crise contribuera à l’avancement de l’agenda niveleur, préconisé par les élites. Crise qui permettra d’euthanasier l’économie européenne, tout en accélérant la paupérisation d’une Europe encore trop indépendante. Le rôle des élites russes dans cette affaire est difficile à évaluer. J’ai déjà parlé de leur adhésion enthousiaste au QR code pour tous et de leur politique vaccinale totalitaire à l’intérieur de leur propre pays. Beaucoup d’entre eux sont passés par les Young Leaders de Klaus Schwab avant d’arriver à des postes importants dans les ministères chargés d’effectuer la transition vers l’ère numérique.
Mais en Russie les choses sont parfois plus compliquées qu’ailleurs. Il faudrait écouter les derniers discours du président Tchétchène Ramzan Kadyrov, caricaturé à l’Ouest, pour avoir une idée de ce qui se passe dans la zone d’influence russe. Kadyrov soutient Poutine parce qu’il a compris que les Tchétchènes avaient été poussés à se battre contre la Russie à l’époque où elle était particulièrement vulnérable, sous Eltsine puis Poutine. Le message de Kadyrov aux Ukrainiens est simple : « Nous étions la chair à canon des atlantistes et cela a fini par nous coûter cher. Ne faites pas la même erreur ! » À l’Est le vent tourne et peut produire un climat néfaste pour les mondialistes en quête d'une domination facile. Ils sont perdus si la chair à canon se réveille et décide (comme les Tchétchènes) de s’associer au heartland autrefois identifié par Mackinder. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Étonnés par les représailles qui les menacent, les oligarques russes parquent leurs yachts du côté des Maldives ces jours-ci. Plus prudents, les affairistes ukrainiens n’ont pas hésité à quitter leur sol dès les premières alertes. Ils avaient probablement consulté le bon horoscope. Cela leur a donné le temps d’organiser des charters privés, réservés pour évacuer leurs clans bien avant le début des hostilités – patriotisme oblige.
En attendant les combats continuent…
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Les illustrations qui incorporent un texte russe viennent du site ukrainien strana.ua, dont je suis un fidèle disciple. Il est animé par la jeune et belle Olesya Medvedeva, qui se trouve en ce moment à Kiev. Ses compte-rendus de situation sont bien équilibrés et se distinguent par une absence de fanatisme dont les chaînes américaines devraient s'inspirer.
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