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La lutte contre l’État profond

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Je suis en Californie depuis près de deux mois et en profite pour me plonger dans les arcanes de l’État profond, histoire de mettre en valeur un nombre d’éléments qui vont nous permettre de mieux comprendre ses rouages. De nos jours, nous sommes prisonniers de théories élaborées à partir de délires progressistes, mal contrebalancés par les attentes eschatologiques d’une humanité minée par la corruption de ses institutions. Le triomphe du progrès s’observe dans la transformation de l’humain en objet connecté, rattaché à un réseau fantôme, contrôlant la société de manière directe et bientôt sans recours à la propagande. La valeur de l’objet connecté aura tendance à fluctuer en fonction de sa contribution à l’avènement du surhomme déifié, tant attendu. Dans ce contexte, l’État profond n’est que l’âme damnée de la « machine à broyer l’humain », lancée au profit de l’automate organique créé pour nous remplacer. Ouvert à toutes sortes de comportements jusqu’ici bridés par une morale dépassée

Au pied du monolithe

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Les marionnettes au pouvoir s’agitent sur la scène mondiale et les ficelles qui contrôlent leurs prestations chorégraphiées sont à présent visibles, même si les mains qui animent le ballet restent cachées derrière le cône lumineux dans lequel l’action se déroule. Elles sont au service d’une élite mythique, aux valeurs changeantes, qui se distingue par son mépris pour une humanité dépassée, lourde et inutile. L’élite vivant hors-normes existe depuis longtemps. En tant que caste d’initiés , elle dévoue ses ressources à un sacerdoce inavouable. La lutte révolutionnaire pour le contrôle du troupeau, ritualisée depuis le conflit biblique opposant Abel à Caïn, confère des privilèges extravagants à ceux qui parviennent à imposer leur culte au nom d’une divinité favorable à leur sacrifice. Ces avantages proviennent aujourd’hui d’un nouveau champ de bataille, où la transformation de l’homme en surhomme s’opère tranquillement. Grâce aux pouvoirs conférés par les avancées récentes de la techno

L’œil était dans la tombe

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Nous voici à nouveau devant le phénomène de l’œil qui surveille : tout et partout. Si je ne cite pas assez Michel Foucault et son analyse des perversités du « panopticon » ( Surveiller et punir , 1975), ce n’est pas parce que ses conclusions m’indiffèrent, mais parce qu’elles ne vont pas assez loin. En 1975, tout comme à l’époque du 1984 d’Orwell, les technologies de pointe ne laissaient pas entrevoir le rôle déterminant que leur déploiement allait jouer dans l’élaboration d’un narratif dédié à l’avènement du transhumain. Aujourd’hui, l’élite mondialisée s’apprête à revendiquer sa quasi-divinité, position élevée par rapport à l’humanité ordinaire, lui donnant le droit de gérer son bétail comme bon lui semble.      Pour Foucault, « Le partage constant du normal et de l’anormal, auquel tout individu est soumis, reconduit jusqu’à nous et en les appliquant à de tout autres objets, le marquage binaire et l’exil du lépreux ; l’existence de tout un ensemble de techniques et d’institution

Nacht und Nebel

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Le 7 décembre 1941 correspond à une date qu’il faut absolument commémorer, car elle se démarque par un appel occulte aux puissances des ténèbres, sollicitées ce jour-là pour activer le voile panoptique indispensable à la transformation d’un pouvoir totalitaire ordinaire en pouvoir absolu. «  Nacht und Nebel  » (Nuit et brouillard), révèle le nom de code d’une importante directive d’Adolf Hitler, donnée le 7 décembre 1941, dans le but d’éliminer toute résistance à son pouvoir ; c’est-à-dire « toute personne mettant en danger la sécurité allemande » dans les territoires occupés par l’Allemagne nazie. Le nom de code s’attribue les paroles envoûtantes tirées d’un sortilège déclamé pour activer la magie du Tarnhelm ou "casque furtif", forgé et mis à contribution dans L’Or du Rhin , premier opéra de la sombre tétralogie wagnérienne, connue sous le titre de L’Anneau du Nibelung .    Les choses ont évolué depuis l’Allemagne nazie. De nous jours il n’est plus question de « sécurité

Récital Guillaume Vincent – Hommage à Chopin

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Quatrième passage à Salies de Bearn du pianiste Guillaume Vincent, invité par l’association Art en Loft , pour y jouer le soir du 21 octobre, et nous faire découvrir un Chopin ‘insolite’ ‒ adjectif que je vais justifier sans trop tarder, ne serait-ce que pour déstabiliser la majorité de ceux qui croient tout savoir sur ce compositeur connu, dont les œuvres émergent d’un passé poétique et musical souvent mal compris et mal examiné.      Tout comme Johann Strauss (1804-1849), Frédéric Chopin (1810-1849) est universellement admiré pour le côté entraînant de ses valses et c’est de cette attraction naturelle qu’il faut partir pour aller chercher l’esprit qui anime notre envie de danser. Une anecdote pour commencer. Au début des années 1970, lorsque nous habitions à Berkeley, je suis allé à un récital du pianiste polonais Witold Małcużyński (décédé en 1976), qui était déjà considéré à l’époque comme le dernier grand spécialiste de Chopin. Au terme d’un programme assez long, dédié au compos