Soirées culturelles de 2020 (suite et fin)
Toujours un temps splendide à Salies, qui s’est bien accordé avec la visite du pianiste Guillaume Vincent, dont les deux concerts du 11 et 12 septembre se sont déroulés dans des conditions idéales. Je ne vais pas revenir sur la carrière de Guillaume (les détails sont disponibles sur son site https://www.guillaumevincent.net/), je vais seulement rappeler que nous l’avions entendu à l’age de 13 ans, lorsqu’il était venu faire une tournée dans la région de San Francisco, organisée par Christine il y a déjà quinze ans.
À l’époque Guillaume était un jeune prodige, que feu Jean-Louis Leroux, premier hautbois de la Symphonie de San Francisco et chef d’orchestre du Ballet, comparait au redoutable pianiste virtuose Johannes Brahms (le compositeur).
Voici l’affiche :
Beethoven, Sonate no 7 opus 10, no 3
Brahms, Variations Paganini
Liszt
- « Chapelle de Guillaume Tell »
- « Au lac de Wallenstadt »
- « Les cloches de Genève »
- 2e Ballade
Guillaume a joué en deux endroits. Une première fois chez Vera, aux alentours de Salies, le vendredi 11, sur un Bechstein.
Le second récital a eu lieu en ville, chez Cécile et Guy, le samedi 12 en fin d'après-midi, sur un Pleyel.
Je n’ai que quelques extraits à partager et j’ajoute que la qualité du son n’a rien à voir avec ce que nous avons entendu les deux fois. L’enregistrement du téléphone portable ne couvre pas la gamme dynamique étendue des morceaux choisis. Il faut s’en remettre à l’imagination lorsque le support technique n’est pas à la hauteur. Et pas question de découper le programme en petits morceaux pour essayer d’en faire une analyse savante. Cela n’aurait aucun sens. Le but est au contraire de souligner la richesse transcendante de l’ensemble, transmise élégamment par Guillaume avec une intensité et une maîtrise technique qui s’exerce à la limite de la magie.
[Impossible de télécharger les extraits directement sur mon blog (fichiers trop gros). Il a donc fallu les ajouter à mon compte Youtube, qui affiche d'autres vidéos en fin de clip. Ignorer et passer au clip suivant!]
Une spectatrice, assise derrière moi au cours de la deuxième représentation, s’est confiée en m’avouant qu’elle se voyait obligée de revoir sa relation avec le piano, suite à ce qu’elle venait de ressentir. Installée au deuxième rang, dans un salon ordinaire, elle a été emportée par l’énergie accumulée au fur et à mesure d’un programme bien pensé, mené de bout en bout avec intensité. À Paris, où elle avait fréquenté les grandes salles de concert, comme tout le monde, le piano l’avait toujours laissée froide. Tout est à jamais parfait dans ces musées de la musique, où l’émotion est chorégraphiée. Du choix du répertoire à l’exécution, il s’agit d’abord de satisfaire une critique exigeante, mais au niveau du spectateur il ne se passe rien.
L’intimité d’un salon de province suffit parfois à recadrer de vieilles attentes, souvent déçues. La musique se doit d’être vivante, et pour cela il faut revenir à la simplicité et à la spontanéité des rencontres d’un soir, sur lesquelles plane un mystère poétique que l’on ne cherchera pas forcément à résoudre. C’est le partage qui donne un sens à ce que l’on voit et l’on entend. J’aurai plus à dire sur ce sujet en revenant à la musique du futur (présagée par celles des plantes, dont j’ai un peu parlé), mais ce sera pour un autre article.
En attendant, un grand merci à Guillaume pour la musique, à Christine pour l’organisation et à nos gracieux hôtes de ces superbes soirées : Vera, Cécile et Guy.
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