Au pied du mur
Oui, il s’agit bien du mur dont tout le monde parle sans en donner une description précise, de peur de le voir se matérialiser de manière définitive. Il est pourtant là. Sa fonction est de séparer ce qui est séparable. Nous entendons souvent l’expression « diviser pour mieux régner » et la formule s’applique évidemment à la situation grotesque dans laquelle nous nous trouvons à présent, en cette période de distanciation sociale.
J’entends dire autour de moi que la science et la raison finiront bien par convaincre les autorités à abolir les règles strictes, adoptées pour contrôler la dissémination du virus afin d’en limiter les effets potentiellement catastrophiques. Malheureusement, la science (et surtout la raison) ne sont que des outils manipulables à souhait, auxquels on peut faire dire tout ce que l’on veut à condition d’invoquer les données qui déclenchent la peur. Il y a toujours un doute. Rien n’est sûr à 100 %.
Et c’est à l’exigence des 100 % qu’il faut s’attaquer si l’on veut comprendre le pourquoi de la manipulation gérée avec autorité par la cité panoptique. 100 % c’est l’isolement complet, objectif à atteindre au plus vite du point de vue du manipulateur. Pour y arriver, il faut renforcer le pouvoir des institutions de surveillance, déployées à l’échelle mondiale, qui accumulent les données, avant de les interpréter pour le bien commun. La politique répressive qui découle de l’interprétation scientifique des données et du discours sécuritaire qui s’y rattache, ne peut jamais être contestée de manière efficace, car elle est mise en place pour protéger. Qui ne veut pas protéger la foule pour assurer le bien commun ? Argument imparable.
Le virus, caché en suspension dans les données, est d’autant plus contagieux qu’il exprime la puissance de pénétration psychique du réseau médiatique contemporain, dont la fonction principale est de propager un mélange savant de certitude et de doute, injecté par la multiplicité des canaux sociaux disponibles. Tant que le virus sera là et que les choses ne seront pas sûres à 100 %, il faudra se conformer aux directives des experts.
Isoler tout en ouvrant les portes, voilà comment la grande séparation déploie son cloisonnement. Le virus y joue le rôle d’un agent secret, introduit pour empêcher l’individu de se barricader contre la transparence exigée par la cité panoptique. Il s’agira d’abord d’un virus informatique (à la fois envahissant et menaçant), propagé pour coloniser le système d’exploitation de l’ordinateur ou du téléphone intelligent dont l’individu se servira pour accéder au monde ouvert de l’illusion mercantile. Il s’attaquera à la vie privée de l’individu, la réduisant à néant. Le virus sanitaire viendra ensuite, menaçant la vie elle-même, et forçant l’individu à s’isoler physiquement pour éviter tous les contacts proscrits par les autorités. Lorsque les applications de traçage seront au point, le téléphone portable emmétra un signal d’alarme audible à l’approche d’une personne étiquetée comme étant dangereuse. Il faut toujours se protéger du danger… éliminer le danger…
Mais la colonisation par la technologie ne s’arrêtera pas là. Il n’y a déjà plus de cohésion sociale. Les presque 8 milliards d’humains qui peuplent la terre ont adopté des comportements incohérents face à une menace sanitaire insignifiante. Elle éliminera moins d’un million des leurs. Ils ne sont pas tous idiots, comme certains le pensent, mais simplement soumis aux autorités. Le rapport de maître à esclave, qui leur a été inculqué, témoigne d’une évolution irréversible. Ils sont cassés et il n’y a plus rien à en tirer, sauf des pièces de rechange pour la nouvelle élite.
Le problème aujourd’hui n’est pas de savoir comment gérer la planète pour que les ressources naturelles perdurent. Ce stade a été dépassé depuis longtemps. De nouveaux dieux vont bientôt naître, et il faudra que le bétail polluant soit sacrifié en hécatombes pour célébrer leur avènement écologique. La technologie moderne les élèvera au-dessus des limites naturelles de leur espèce et l’élite s’ouvrira à des méthodes « visant à exploiter des principes biologiques à l’échelle nanométrique, notamment en créant des dispositifs liant la vie à une machine » (wikipédia). Ce ne sera pas une machine au service de la vie (la vie n’en a aucun besoin), mais hélas l’inverse : une machine créée pour assurer l’immortalité de nos dieux autoproclamés : forme de parasitisme tout à fait dans la continuité de ce qui s’est manifesté jusqu’ici au cours des siècles.
Pour échapper au cloisonnement, il n’y a qu’une seule solution : il faut changer d’échelle, descendre dans le vide quantique, où l’effet tunnel permettra de passer à travers les barrières. La catabase est l'une des épreuves qualificatives les plus décisives de l’initiation et de la formation du héros dans toutes les traditions antiques.
Les dieux seront peut être un peu plus nombreux que mille, non? Bof, tu me diras que meme parmi eux, ils y aura les grands et les petits....
RépondreSupprimerSize does not matter...
SupprimerUn mur, disait Simone Veil, peut être un "metaxu", un espace dialogique, il sépare et relie à la fois (le mur d'une prison sépare deux prisonniers mais leur permet de communiquer en frappant des coups sur sa paroi.)
RépondreSupprimerSimone Weil, évidemment !
SupprimerUn mode de communication "hermétique"? Vu la fonction du mur et celle d'Hermès, messager de ce qui se situe de l'autre coté du "mur", ce serait le dialogue le plus intéressant. Le tout c'est d'avoir le bon voisin.
SupprimerC'est une logique du tiers inclus, vous devriez connaître, vous qui faites dans le "quantique"... Lupasco, cela ne vous dit rien apparemment. Bonvent à vous !
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