Je
profite d’une période relativement calme, entre le confinement et
l’effondrement économique à venir, pour revoir ma copie et
m’adresser aux problèmes de fond du monde qui nous attend. La
destruction des dernières structures de notre ordre occidental
défunt est inévitable. Les États-Unis sont, comme toujours, en
tête de peloton et leur équipe, dopée à mort, pédale sans
relâche pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’échappée. Nous
sommes tous pris dans un vaste système carcéral sans issue.
L’humanité entière est encerclée. Au-delà, c’est le vide
sidéral.

Comme certains d’entre vous le savent, je suis en train d’écrire un livre de fantaisie/science-fiction qui s’adresse justement aux thèmes développés dans ce blog. Le monde absurde d’aujourd’hui (j’allais dire de demain, mais les choses vont vite) s’installe grâce à l’inexorable passivité des citoyens face à la technologie déployée sur l’internet. Des applications liberticides de dernière génération s’emparent de nos données personnelles, monopolisent notre attention et censurent les contenus non-conformes au code établi par la police de la pensée. Ce faisant, elles réduisent rapidement le rapport direct entre l’individu et le monde organique qui l’entoure. La distanciation sociale, instaurée il a quelques mois, ne fait que creuser le fossé.

On
attend de nous un comportement d’objet connecté. Au sein de cette
grille d’interaction étroite, la vie se ramène à une existence
insignifiante, définie par l’historique des activités
journalières, dépouillées par l’œil gourmand de l’araignée
installée au centre du web avant d’être enregistrées
dans des bases de données gigantesques, disponibles aux fouineurs de
la NSA américaine, jamais à court de big data pour
effectuer leurs analyses.
Pour m’amuser, j’ai décidé de reprendre quelques thèmes de mon livre et d’en parler ici. Ils serviront à illustrer la démarche suspecte de l’élite internationale installée au cœur de la cité panoptique. C’est dans le cadre flou d’un simulacre de progrès que le nihilisme institutionnel déploie ses arborescences les plus récentes, c’est-à-dire son réseau interactif et ses plateformes de services. La technologie est bien implantée à présent. Elle peut s’interposer sans mal entre l’individu et le milieu naturel dans lequel il se trouve. Il n’y a plus d’environnement durable, mais tout est prêt pour la phase suivante : les ingénieurs sont motivés, les outils sont en place et les portes du transhumain s’ouvrent déjà sur l’utopie d’une conscience augmentée. Le futuriste Raymond Kurzweil prédit un avenir fusionnel pour le genre humain et les machines intelligentes. Programme à réaliser d’ici 2045. Il débouche sur un univers parallèle sans signification, sans vérité et sans valeurs.

Sur
le plan de l’ingénierie sociale, la transition s’annonce
éminemment gérable. Pour arriver au but, il suffira de transformer
la réalité en illusion. La
vérité, autrefois ancrée dans des phénomènes observables, ne
sera plus qu’une question de normes abstraites. L’autorité
carcérale pourra affirmer la sienne sans risquer d’être mise à
mal par des faits indépendants, vérifiables hors du filet qui se
resserre. L’illusion se présentera alors comme une parodie
crédible de la réalité. Orwell l’avait pressenti. La proposition
à admettre avant de raisonner sur une question quelconque, sera
celle imposée par la sinistre élite dominante. Postulat qui pourra
justifier les valeurs les plus aberrantes en toute logique.
Mais comment s’y prendre pour être de ceux qui auront accès au paradis numérique tant convoité ?

Ce n’est pas en tant qu’ingénieur qu’il faut se présenter à l’entretien. Ce qui rend la réalité transcendante inaccessible, c’est le mur impénétrable du secret derrière lequel elle se cache. La nature même du secret reconduit toute quête de puissance à son origine : à l’archétype sur lequel l’autorité se fonde. Derrière chaque degré de manifestation de cette autorité, il y a un ou plusieurs représentants, et ceux-ci s’inclinent devant leur supérieur hiérarchique, resté plus proche de l’origine et par conséquent moins corrompu. La chaîne remonte au point de départ et c’est là que le pouvoir absolu se trouve, même s’il est introuvable dans le monde ordinaire ou l'univers parallèle. Ses représentants sont pourtant là, même si leur identité reste un mystère. La hiérarchie visible, dans laquelle l’élite mafieuse se débat, se laisse emporter par des changements qu’elle ne contrôle pas.
Nul besoin d’être complotiste pour savoir qu’il existe une multitude de secrets (le secret d’État, le secret bancaire, le secret défense, etc.). L’initiation est un acte qui permet de recevoir la connaissance. La connaissance est le résultat d’une discipline ou d’un rituel centré sur une action traumatisante. Car il faut être traumatisé pour faire partie de ceux qui traumatisent. C’est la base même du pouvoir et de sa transmission.
Le pouvoir s’impose par le respect qui lui est dû ou par la peur. Dans la phase ascendante il sera derrière les institutions porteuses de son génie : les arts, la poésie, la métaphysique et les sciences. Dans la phase descendante, celle où nous nous trouvons à présent, il sera derrière toutes les falsifications et les peurs. Elles lui permettront de maintenir son emprise, à condition qu’il soutienne les arts maudits : la technologie, les médias, la politique et la banque.
Commentaires
Enregistrer un commentaire